Andréanne Turcotte - Rassembler, encadrer, faire évoluer
Dans l’ombre des tournois, derrière les serveurs et les matchs, il y a des personnes passionnées qui font battre le cœur des sports électroniques au Québec. Andréanne Turcotte en fait partie. Coordonnatrice du programme de sports électroniques au Cégep de Sainte-Foy, ex-officielle de la Ligue Cyber Espoirs et ancienne gestionnaire de communauté pour League of Legends QC, elle incarne l’engagement, l’écoute et l’inclusion.
Andréanne - en bas à droite sur la photo avec son équipe lors de l’événement : Jouer pour Guérir, Novembre 2024
Une pionnière engagée
Impliquée depuis plusieurs années dans les sports électroniques, Andréanne a exploré plusieurs facettes de cet univers : community management dans League of Legends avec des discussions en jeu, implication dans des organisations comme Boreal Esports, Veezion ou la LCSE. Son parcours l’a finalement menée au Cégep de Sainte-Foy, d’abord comme entraîneuse en Rocket League, puis comme coordonnatrice du programme de sports électroniques.
« Je m’occupe des aspects administratifs, des inscriptions, et je fais le lien entre le Cégep et les entraîneurs. Comme les pratiques se déroulent en dehors des heures normales, mon rôle crée une passerelle entre les jeunes et l’institution. C’est aussi un espace où on partage une passion. »
L’esprit d’équipe avant tout
Ce qui l’a attirée dans les sports électroniques ? Le collectif. « Je ne voulais pas jouer contre d’autres joueurs au début. Puis mes ami(e)s m’ont convaincue. Ce que j’aime, c’est jouer en équipe. J’ai très peu joué solo. »
C’est cette fibre du travail d’équipe qu’elle transmet désormais dans son rôle d’encadrement. « Je trouve important que les jeunes puissent se développer dans un cadre sain. J’aurais aimé avoir un tel encadrement à leur âge. »
Une baguette magique contre les préjugés
Si elle en avait le pouvoir, Andréanne balaierait d’un coup de baguette les préjugés qui entourent encore trop souvent les jeux vidéo. « Cela permettrait d’avoir des conversations plus profondes sur les réels avantages des sports électroniques, et sur comment encadrer les aspects plus sensibles. »
À ses yeux, un enjeu clé demeure le lien entre les jeunes et leurs parents. « Les sports traditionnels sont mieux compris. J’aimerais que les parents s’intéressent davantage à ce que leurs enfants vivent dans les sports électroniques, où je présente des figures féminines marquantes, mais où j’aborde aussi le sexisme sous ses différentes formes, des plus violentes aux plus subtiles. »
Une voix pour plus d’inclusion
Parmi ses fiertés, une se détache : avoir contribué à rendre les environnements plus inclusifs pour les filles dans le milieu des sports électroniques.
« Chaque année, il y a encore des incidents. J’ai monté un atelier sur la place des femmes dans les sports électroniques, où je présente des figures féminines marquantes, mais où j’aborde aussi le sexisme sous ses différentes formes, des plus violentes aux plus subtiles. »
Ce travail de fond, souvent discret, fait toute la différence dans un milieu encore en construction.
Et en dehors des écrans ?
Loin des claviers et des manettes, Andréanne est aussi une grande amatrice de plein air : randonnées, vélo… et Ultimate Frisbee ! « C’est un sport très geek, ça me correspond bien », dit-elle en souriant.
Une passion partagée
Des serveurs de jeux aux sentiers de randonnée, Andréanne incarne une passion sincère pour le collectif, l’inclusion et le dépassement de soi. Grâce à des personnes comme elle, les sports électroniques continuent de se structurer, de s’ouvrir et de s’ancrer dans l’éducation.
Auteur : Michael Daudignon, pour la FQSE.